Histoire : à Vichy, le temps n’est plus à l’évitement

[Intervention de Christophe Pommeray, Conseil municipal du 8 avril 2019]

Monsieur le Maire, Mes chers collègues,

Naturellement, nous voterons ces deux délibérations. Je vous remercie d’ailleurs — puisqu’elles arrivent en retard dans le dossier du Conseil — d’avoir eu la courtoisie de nous alerter sur leur production tardive.

Deux mots tout de même.

Le premier pour redire, vous le savez, notre attachement quasi viscéral à faire que Vichy regarde son histoire en face, ce qui nous conduit les uns et les autres, à en rappeler les contours et par ailleurs à inviter à une expression publique qui ne cache par l’histoire de la France et du monde derrière la géographie de notre ville ; je ne sais pas si vous en avez fait la remarque récemment au du président de la République après son mot du 31 mars sur « les complices de Vichy »…

Au delà de ces épisodes, il se trouve que cette détermination historique est désormais un sujet qui fait l’unanimité et c’est évidemment une source de satisfaction pour nous.

Plus belle la vie ?

[Intervention de François Skvor – Conseil municipal du 8 avril 2019]

Monsieur le maire, mes cher-es collègues

Après plus d’un mois de débats budgétaires, un bref regard rétrospectif sur nos différents échanges n’est pas inutile : vous avez défendu des budgets d’offensive, notamment sur l’investissement. Nous avons, pour notre part, tenté de porter le débat sur les angles morts de votre politique budgétaire, qui sont aussi ceux de votre narration et feuille de route politiques.

J’ai successivement évoqué dans vos orientations, cette tentation non pas de Venise (celle-ci, je me la réserve) mais de Trouville ; cette envie de séduction plus que de transition, y compris en économie d’ailleurs, pas seulement dans le tourisme.

Avec le recul, je pense qu’au « Plus belle la ville » de votre prédécesseur vous avez substitué un habile et irrésistible « Plus belle la vie » à Vichy dont vous habillez votre volontarisme tant politique que budgétaire. C’est une façon de raconter l’avenir de notre ville ; ça n’est pas la nôtre. Nous pensons au contraire que la vie ne sera plus belle à Vichy que si nous évitons déjà le risque qu’elle ne soit plus dure pour de plus en plus de nos concitoyens dans les années à venir. C’est moins sexy, c’est moins vendeur mais c’est à ce prix-là et à ce prix seul que nos politiques publiques trouveront une portée et un sens.

Sacrifier la transition à la séduction

[Intervention de François Skvor – Conseil communautaire du 28 mars 2019]

J’aborderai essentiellement la question de la politique économique que reflète ce budget, en complétant ce que j’ai déjà esquissé lors du débat d’orientations budgétaires.

Votre Budget primitif 2019 est cohérent avec la feuille de route et les horizons que vous fixez depuis près de deux ans. En soi, c’est une chose importante dans la période historique pour le moins fluide que nous traversons.

La Montagne du 11 mars dernier évoquait d’ailleurs très justement votre politique, en notant « un souci de séduction qui a toujours marqué l’histoire de la cité, qui a longtemps joué sur les bienfaits de ses eaux, avant de compter dès le milieu du siècle dernier sur son plan d’eau pour aimanter un nombre toujours plus grand de visiteurs. » C’est en effet le trait fort de votre politique de développement : celui de l’attractivité ou de la séduction.  Sauf que…

Une autre vision du territoire

[Intervention de Christophe Pommeray, Conseil communautaire 28 mars 2019]

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Nous voici donc au rendez-vous annuel du budget. Mon intervention pourrait tenir en un mot : « conforme ». Je m’arrêterais là et vous en seriez heureux j’imagine. J’aurai pu d’ailleurs reprendre mot pour mot mon intervention de l’année dernière, voire de l’année d’avant, tant la chose politique c’est-à-dire le fait générateur des politiques publiques dont le budget est l’instrument par excellence, tant la chose politique semble figée.

Sauf que le rendez-vous de cette année est un rien particulier puisque c’est le dernier de ce mandat ; nous ne sommes pas encore dans les bilans — ça viendra —mais voici l’occasion d’en dresser une vision plus globale et défaite des atermoiements liés aux transitions que nous avons connues. 

Votre budget, monsieur le Président, est celui de la confirmation d’une vision politique de la Communauté, du concept même de coopération intercommunale, qui n’est pas la nôtre.

Le syndrome de Trouville

[Intervention de François Skvor – Conseil municipal du 8 mars 2019]

Monsieur le maire, mes cher-es collègues,

Le Débat d’Orientations Budgétaires (DOB) était à l’ordre du jour que nous avons eu à traiter en avril 2014 lorsque nous avons été élus. C’est aujourd’hui le dernier DOB de notre mandat. Cela nous donne l’occasion si ce n’est d’un bilan, du moins d’un regard budgétaire rétrospectif sur ces dernières années. Je me contenterai de trois remarques.

1- Ma première remarque concerne un changement de rythme dans l’exécution de la politique municipale. Nous avons passé les 3 ou 4 premières années à commenter la queue de comète des investissements du mandat précédent et à déplorer l’accumulation d’une trésorerie dormante. Ces deux dernières années, nous avons subi le choc et l’effroi d’un bombardement d’investissements. Alors, même s’il a toujours existé des cycles dans l’investissement des collectivités locales, cycles calqués sur les cycles électoraux, il serait tout de même préférable d’en atténuer les amplitudes pour réduire l’exposition financière de la Ville en haut de cycle, et pour soutenir plus régulièrement l’activité locale, notamment en bas de cycle.

Un budget d’année électorale

[Intervention de Christophe Pommeray, Conseil municipal du 8 mars 2019]

Monsieur le Maire,

Mes chers collègues,

Vous connaissez ma réticence historique à intervenir sur le débat d’orientation budgétaire qui par sa structure, par l’absence de vote aussi, ne constitue aucun engagement mais donne des éléments que nous avons parfois connus, ici, orthogonaux avec le budget dont on nous demandait l’adoption une semaine après.

Je dois dire — c’est un peu tard, un an avant la fin du mandat — que cette objection finit par se lever puisque depuis deux ans — j’espère que ce sera confirmé cette année — le budget semble découler du débat d’orientation budgétaire et de sa prospective.

Je vais donc m’en tenir à deux remarques, une d’ordre général, une plus locale.

Orientations Budgétaires : ne pas se tromper d’urgence

[Intervention de François Skvor – Conseil communautaire du 28 février 2019]

Monsieur le président, mes cher-es collègues,

Comme chaque année, dans l’esprit de ce qu’a voulu le législateur, je vais me livrer à une série d’observations globales et transversales à l’ensemble des Rapports qui nous sont présentés ce soir.

Comme l’a rappelé Michel Aurambout (vice-président en charge du développement durable), nous sommes entrés dans un horizon TEPOS (Territoire à Énergie Positive); et cela n’est pas qu’un nom à la mode, c’est une philosophie radicalement nouvelle du développement dans laquelle nous sommes entrés, parfois à notre insu. En effet, le cœur de la démarche TEPOS est fondé sur la réduction marquée des consommations de ressources naturelles et notamment d’énergie. Cela paraît simple à dire mais c’est une mutation radicale de nos modes de vie modernes : depuis deux siècles, nous avons fondé notre modèle économique et social sur la croissance des consommations individuelles de ressources et d’énergie ; et c’était en permettant à chacun de consommer un peu plus de ressources et d’énergie qu’on faisait semblant de réduire des inégalités qui, en réalité, ne se réduisaient pas.